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casajeu
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27 mai 2007

Mare Nostrum

marenostrumMare Nostrum nous propose de jouer le dirigeant de l’une des cinq grandes civilisations du bassin méditerranéen : Romain, Grec, Carthaginois, Egyptien et Babylonien.
L’objectif du jeu est d’être le premier à construire quatre Merveilles ou Héros. Pour réaliser ces merveilles, il faut dépenser des points de ressources ou des impôts. Les premières se récoltent par l’intermédiaire de caravanes, les seconds en construisant des villes.

Jusque-là rien de compliqué, ça rassemble presque à un jeu allemand ! Mais c’est là que le génie commence grâce à deux petites restrictions : les caravanes et les villes sont en nombre limité pour tout le jeu, et il est nécessaire d’avoir une combinaison de cartes ressource différentes pour acheter une merveille, une unité ou une construction. Déjà la tension monte d’un cran : il va falloir se dépêcher mais aussi pas mal discuter pour disposer de ressources diversifiées.
Mais c’est pas fini, la partie militaire est rapide, violente et efficace. Ben oui, les louveteaux, faire la guerre c’est rentable un max. Donc si l’un des joueurs prend trop d’avance, les autres lui sautent carrément dessus. Ce qui leur permet de contrôler ou de récupérer dès le tour suivant les richesses de leur petit camarade.
Mais M. Laget ne s’est pas arrêté là. En effet, le tour de jeu est décomposé en trois phases : « commerciale », « politique » et « miliaire ». Chacune de ces phases est dominée par l’un des joueurs, qui va pouvoir définir, soit le nombre de cartes ressources échangées, soit l’ordre des constructions des unités, soit l’ordre des mouvements et attaques militaires.

Vous l’aurez compris, le jeu est certes simple (la règle tient en trois pages), mais le système de jeu est redoutable. Les nombreuses subtilités ne dépendent pas de votre capacité à intégrer les règles, mais à comprendre et évaluer les interactions des joueurs autour de la table.
Mare Nostrum c’est l’enfer pendant deux heures !

Ah oui ! J’avais oublié, ça se joue vite. Plus besoin de bloquer toute une nuit et inutile d’user de vos charmes pour convaincre quatre autres joueurs, car même les débutants vont pouvoir s’amuser !

D’où vient MARE NOSTRUM ?
Dès qu’on découvre la superbe plateau de jeu illustré par le talentueux Franck DION, on pense immédiatement à Civilisation. Bien évidement le thème en est sans doute inspiré car  pour l’auteur, faire un jeu aux mécaniques froides, sans « histoire », n’a pas de sens. Il faut bien l’avouer, l’histoire classique ne peut pas nous laisser indifférent et Mare Nostrum nous rassasie de noms qui font rêver : Cléopâtre, Rome, Ulysse… La preuve, la carte Héros « Hélène de Troie » est certes particulièrement puissante, mais c’est aussi son pouvoir d’évocation que le joueur achète. Pouvoir d’évocation particulièrement mis en valeur par un matériel et des graphismes somptueux auxquels Serge Laget a prêté une attention toute particulière.
Le deuxième axe de conception est le système de jeu. Cette fois, c’est dans Dune, que le jeu puise son inspiration : La victoire se construit en tenant compte des autres joueurs et de leur personnalité. En effet quand Serge Laget conçoit un jeu, c’est la nature des interactions entre joueurs qui le préoccupe en premier lieu. La règle n’est là que pour orienter, guider, et c’est grâce à de scrupuleux tests qu’elle se construit et se fige.
Au fur et à mesure que les mécanismes se mettent en œuvre,  c’est eux qui prendront le pas sur le thème. Ceci explique les libertés que prend Mare Nostrum avec l’histoire. En effet, seuls les héros César et Cléopâtre sont contemporains, et les Romains n’ont jamais rencontré les Babyloniens, mais tant que le rêve n’est pas cassé, la cohérence du jeu est maintenue.
L’interaction est la clé du jeu. Par exemple, pour l’auteur, Il fallait éviter à tout prix la mise ne place de monopole économique dans le jeu. En effet, ces derniers donnent, dans la plupart des cas un avantage important au joueur qui les contrôle et qui n’a plus besoins des autres pour progresser. A l’inverse dans Mare Nostrum, un monopole n’est pas rentable, puisqu’il faut des ressources diversifiées pour acheter. Le joueur monopolistique devient alors demandeur mais possède malgré tout un pouvoir de négociation important. Ce système force donc le dialogue. Autre exemple de cette démarche, Serge ne souhaitait pas privilégier l'attentisme des joueurs, il n’a donc pas hésité à limiter le stockage de ressources de manière drastique, poussant ainsi le jeu une dynamique du développement.
C’est cette approche brillante du jeu qui fait la différence et propulse Mare Nostrum au Panthéon, que dis-je, à l’Olympe des jeux de plateaux.

Où va MARE NOSTRUM ?
Mare Nostrum est un succès (c’est normal) et une deuxième édition a dores et déjà été réalisé. Elle intégre les FAQ Internet sur le site de l’auteur ( http://www.sergelaget.com/ ) qui sont, il faut le reconnaître, bien utiles.
Mais ce n’est pas tout, c’est plongé dans un coma éthylique au Perrier Citron, que Monsieur Laget nous a révélé qu’une extension était en préparation. Elle a d'ailleurs été édité quelques temps après la sortie du jeu de base. Le thème général est celui de la mythologie (c'est le nom de cette extension).  Ainsi, un sixième peuple  interviend : les Atlantes. Par ailleurs une phase supplémentaire s’ajoute au tour de jeu, permettant d’invoquer les dieux. Dernier point, et non des moindres, chaque peuple disposera d’unités spéciales inspirées de sa mythologie propre : Griffons, centaures, etc.
Au final, cette extension, rajoute un niveau de difficulté supplémentaire au jeu. Mais, elle permet aussi d'en modifier totalement l'équilibre et redonne une véritable seconde vie à MN.

Et c’est donc après avoir examiné les entrailles fumantes de la tranche de citron sacrifiée, que les pythies se prononcèrent : les présages sont favorables. Mare NOSTRUM est promis à une grande destinée, et son papa peut en être fier.

La partie idéale :

Ce n'est pas exactement un jeu pour débutant. Au demeurant, les règles simples permettant de l'expliquer rapidement à nouveau joueur.
A mon sens, c'est l'un des meilleurs jeu de civilisation (parmis, entre autres, Civilization, History of the World, Vinci, Pax Britanica, Maharadja...).
Un seul conseil, durant, la phase commerciale, prohiber toute échange verbale en dehors du stricte nécessaire. Cela permet de fluidifier le jeu (sinon, vous y passé des heures entoères !!) et cela permet de réaliser un véritable bluff.

Concernant, l'extension Mythologie. Elle n'est pas nécessaire pour apprécier le jeu. Mais, si vous êtes fan, et cela n'y manquera pas, elle vaut vraiement le coup. En revanche, je ne conseil pas de jouer une première partie avec l'extension.

Fiche Signalétique :
Nom : Mare Nostrum
Auteur : Serge Laget
Editeur : Descartes/Asmodée
Nombre de joueurs : 3 à 5 joueurs. 6 jouers avec l'extension
Durée : 2 heures

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