TanHauser

Au départ nous avons un univers u-chronique très sympathique où la première guerre mondiale n’a toujours pas pris fin. Le tout mêlé de fantastique. Un subtil mélange entre la Forteresse Noir et les Aventuriers de l’Arche Perdue. De plus, les illustrations sont une véritable réussite. Proposez un jeu de baston dans un tel univers était plutôt enthousiasmant. 

L’ouverture de la boîte est un véritable plaisir, les plateaux, les pions et les fiches sont très beaux. Les figurines déjà peintes sont elle aussi très sympas.

Même le livret de règle est vraiment chouette.

Les problèmes commencent à la lecture de la règle. Les choses semblent simples mais sont souvent confuses. Et les ennuis s’aggravent au fur et à mesure qu’on entre dans la partie.

Le système :

La grande idée du jeu c’est le système de pathfinding qui reste intéressant. En effet, le plateau est parsemé de cercles de couleurs différentes qui délimitent des zones. Du coup ces zones servent à la fois aux déplacements mais aussi de couvert et permettent de ne plus se préoccuper de problématique de ligne de tir. Au final, l’idée est de placer explicitement les indications liées aux terrains sur le plateau. Cependant ce choix implique de réaliser des plateaux de jeu spéciaux. On verra plus loin que ce choix n’est pas nécessairement compatible avec des critères esthétiques élevés.

Les scénarios :

La règle propose système de jeu et un système de génération automatique. Le système d’objectifs associés à des compétence est plutôt malin, malheureusement il reste plutôt abstrait en particulier dans la mesure où les joueurs ne sont pas obligés de suivre une séquence ou une synchronisation lors de la découverte des objectifs. Plus grave, seulement deux exemples de scénarios sont proposés dans la règle de base. Et toujours rien sur le site de l’éditeur : http://www.tannhauser-thegame.com/ixm_ixparsenal.php?file=article&story_id=5

Enfin, on peut s’interroger sur l’équilibre d’un scénario établi en semi aléatoire. Dans la pratique, ce genre de système favorise les joueurs expérimentés et plante à coup sûr les débutant ou les joueurs inexpérimentés.

Le plateau :

Il est illisible. Les cercles avec parfois trois couleurs différentes sont très difficiles à percevoir. Je ne parle même pas des daltoniens pour qui le jeu est purement et simplement injouable (pour rappel, plus de 20% des hommes sont daltoniens quand même ce serait sympa de s’en souvenir qu’on on fait des jeux de société).

Voyez plutôt entre l’images du plateau dans la boîte et plus bas, ce qu’un joueur à dessiner pour représenter le tracés des pathfindings :

Les pions :
Même avec les pions ça déconne ! Ils sont nombreux mais quasi uniques pour chaque personnage. Ainsi, quand un soldat de base meurt, il peut être remplacé par un soldat identique.

Mais, en mourrant, le premier soldat doit laisser son équipement sur le plateau. Le second devrait donc utiliser un second jeu de marqueurs qui n’existe pas !

Aides de jeu :

Lors de la partie, les joueurs doivent se référer en permanence aux caractéristiques spéciales de leur équipement qui ne se trouvent que dans la règle (à moins de les apprendre par cœur J). Heureusement, l’éditeur propose une aide de jeu pour chacun des camps. Il est cependant dommage qu’elles n’aient pas été livrée dans la boîte (alors qu'elles sont indispensables) et qu’il faille télécharger les fichier à imprimer soit même sur une imprimante couleur (cas sinon l’impression est quasi illisible) :

• http://www.tannhauser-thegame.com/ixm_ixpdownloads.php?file=visit&lid=18

• http://www.tannhauser-thegame.com/ixm_ixpdownloads.php?file=visit&lid=17

Bon, j’arrête le massacre. Au final, TanHausser est un jeu exigeant tant du point de vue ludique que financier pour un résultat plutôt médiocre.

A qui s’adresse ce jeu :

A mon avis, à pas grand monde. Les joueurs débutants seront peut-être inspirés par l’univers mais le système reste malgré tout complexe. Les synthèses qui ont été faites simplifient le déroulement de la partie mais absolument pas l’approche du jeu. Pour les joueurs expérimentés, il y a de bonnes idées, mais ce n’est toujours pas le grand jeu d’escarmouche que nous attendons depuis des années. En tout cas, il n’arrive pas à la cheville d’HéroScape.

La partie idéale :

- Pour les fans d’univers u-chronique :

Il y a Hybrid et le prochain Hell Dorado. Je n’aime pas particulièrement le premier mais les figurines sont de toutes beauté. Pour le second, on attend. Si les premières figurines présentées sont très sympa, je n’ai pas encore eu l’occasion de tester le jeu.

-  Pour les fans de figurines peintes :

Et bien, il y a le fantastique HeroScape. Le système de jeu est excellent et l’univers, heu…, y’en a pas…

Mais c’est pas grave, puisqu’il y a des dinosaures dans le jeu (rappelez vous que lorsqu’il y a des dinosaures c’est bien :-)).

- Pour les fans de bastons pas prises de tête :

Clairement je recommande Zombies (le vrai) de Twillight Games qui a été récemment traduit en français par Ubik.